Plus ancienne nation européenne, l’ouverture du Portugal sur la mer en a fait une terre aux nombreuses influences
culturelles venues des Amériques, d’Afrique et même de la lointaine Asie. Plus d’une vingtaine de sites en témoignent,
tous classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Les différentes inspirations architecturales se mêlent harmonieusement,
depuis les nombreux monastères au style manuélin également à l’origine de la Tour de Belém, jusqu’aux grands travaux
baroques du XVIIIe siècle, en passant par les célèbres azulejos bleu et blanc d’origine musulmane, qui essaiment
merveilleusement les murs des villes et même du métro de Lisbonne.
Parce qu’au Portugal, l’art s’exprime aussi à l’échelle des Aldeias Históricas, villages vieux de près de 900 ans,
des villages du schiste et autres pittoresques villages emmuraillés, sans oublier les magnifiques Castelos de Fronteira.
Le Portugal est aussi le lieu de rencontre des trois cultes monothéistes : le judaïsme, le long de la frontière espagnole,
le christianisme dans le lieu sacré de Fátima où la Vierge Marie est apparue et l’islam dans la ville-musée de Mértola.
Au Portugal, l’art est aussi immatériel :
A l’image des rues de la capitale, les coins et les recoins du Portugal sont en permanence rythmés par le doux son du Fado.
Erigé au rang de monument national, ce chant typique est si important, qu’il est même inscrit sur la liste du patrimoine
immatériel de l’Humanité. Lorsqu’on l’entend chanter, ce ne sont pas les cordes vocales de la chanteuse ou du chanteur de
Fado qui vibrent : ses paroles sont l’expression de son cœur et plus profondément encore de son âme. Car le Fado est
réellement l’âme du peuple portugais, relatant avec un mélange d’émotions diverses, les nostalgiques chagrins d’amour,
la “saudade” de l’être manquant, empreinte de mélancolie, mais toujours teintée d’espérance.
Le musée du Fado : du début du XIXe siècle à nos jours :
Symbole national, ayant conquis le monde, le Fado a naturellement un musée qui lui est dédié. Il se situe logiquement
dans un des quartiers historiques de la capitale portugaise, où le célèbre chant puise ses racines. Au détour des
expositions temporaires, de l’exposition permanente et de l’auditorium, les notes s’envolent allègrement pour résonner
mélodieusement aux oreilles des visiteurs. On y découvre les œuvres des plus grands artistes, depuis les célébrissimes
Amália Rodrigues et Mariza, jusqu’à Carlos do Carmo, en passant par l’éclectique Dulce Pontes et la grande figure du
genre Ana Moura, qui a fait ses classes dans les clubs de Lisbonne.
Le Fado est une véritable religion aux innombrables fidèles. La célèbre guitare portugaise dotée de douze cordes est
partout présente : en extérieur, mais également dans les bars et les restaurants. Au Portugal on boit et on mange aussi
au son du langoureux chant. Cette musique on ne peut plus populaire est constamment au centre de spectacles qui essaiment
le pays, du plus petit club jusqu’aux planches les plus prestigieuses. Les soirées se poursuivent immanquablement dans
une maison de fados, seulement éclairée par la douce lueur de bougies, sublimant encore les émotions des voix et de
l’instrument mêlés. Autre lieu incontournable, la maison-musée de la charismatique Amália Rodrigues qui a su brillamment
exporter l’art du Fado dans le monde. Elle est à l’origine du costume associé : une robe noire invariablement accompagnée
d’un châle.
Bienvenue dans le pays des azulejos et du Fado !