Le terme de “Geisha” existe depuis la deuxième moitié du XVIIIe siècle et demeure pourtant largement méconnu. Le sens littéral du mot signifie “personne pratiquant les arts”. Geisha est donc un métier consistant à maîtriser plusieurs types d’arts traditionnels. Ceux-ci peuvent être du chant, de la danse avec maniement de l’éventail ou de la musique, mais également de la poésie ou de la littérature et même de la composition florale. En exposant leurs talents, les geisha ont pour but de divertir leur public. Dotées d’une grande culture générale, ces “travailleuses artistiques” font montre d’un autre art : celui de la conversation.
Les services d’une geisha se monnayent très cher :
Très respectée au Pays du Soleil Levant, la geisha exerce généralement ses talents dans une ochaya. C’est au sein de cette
maison de thé, que des clients fortunés se pressent pour passer un peu de temps en leur compagnie. Il faut compter entre
20 000 et 40 000 yens pour deux heures de temps. Attention pas de méprise : même si le métier de geisha a souvent été associé
à celui de la prostitution, il n’en est en réalité jamais question de cela. La profession est réglementée depuis 1779 et cette
interdiction est formellement mentionnée.
Comment devient-on geisha? :
Devenir geisha est un long processus qui exige de nombreux sacrifices. Il est demeuré traditionnel, exception faite du
recrutement : si autrefois, les gérantes de maisons de geisha (okiya) achetaient des jeunes filles avant leur dixième
année aux familles peu aisées, devenir geisha doit désormais être un choix assumé par l’apprentie qui en décide vers
l’âge de 17 ans. La formation dure généralement 5 ans. Elle débute par l’accomplissement de tâches ménagères au sein de
l’okiya. S’ensuit l’apprentissage intensif des arts. Chaque apprentie geisha peut alors choisir de se spécialiser.
Beaucoup d’entre elles optent pour la danse, considérée comme l’art le plus noble. Le passage de la théorie à la pratique
s’effectue en se rendant en compagnie d’une geisha confirmée à une cérémonie. A cette occasion, la novice doit essayer de
se forger une clientèle attitrée. La couleur de son “erikae” l’indique : passant du rouge au blanc, le col de son vêtement
confirme le changement de rang. Le coût de cette longue formation doit ensuite être remboursé : la geisha travaille donc
dans un premier temps pour le compte de l’okiya formatrice. Elle ne peut jamais s’en affranchir totalement, puisqu’elle doit
reverser à cette dernière, une commission tout au long de sa vie professionnelle.
L’univers codifié des geisha :
Le maquillage, les vêtements, la coiffure, tout comme l’attitude d’une geisha sont strictement codifiés.
Le maquillage : une très épaisse poudre de riz de couleur blanche recouvre entièrement la figure de la geisha. La bouche est
quant à elle, marquée d’un rouge à lèvres à la couleur prononcée, tandis que le contour des yeux et les sourcils sont rehaussés de noir.
Les vêtements : l’habillement de cérémonie est le kimono en soie ceinturé avec un noeud à l’arrière, le obi. La forme de ce dernier est
une indication de l’âge de de la geisha : plus il est court, plus la geisha est confirmée. Mais il ne s’agit pas de n’importe quel kimono,
puisque celui-ci doit être confectionné à la main et peut valoir des milliers d’euros. Les pieds sont recouverts de tabi (chaussettes
blanches) avant de prendre place dans des sandales en bois compensées. Se vêtir ainsi exige tout un cérémonial. L’à-peu-près n’étant pas
toléré, l’okiya fait appel aux services du seul homme autorisé à y pénétrer : un habilleur professionnel.
La coiffure : les cheveux de la geisha sont ramenés en chignon. Celui-ci est si sophistiqué qu’il doit pouvoir tenir de nombreux jours.
Afin de ne pas risquer qu’il soit défait, la geisha appuie son cou sur un objet spécial pour dormir.
L’attitude : une geisha se doit d’être raffinée. Elle ne peut donc pas fréquenter un lieu commercial commun et doit demeurer distinguée
et respectueuse en permanence.
Il y a de moins en moins de véritables geisha aujourd’hui au Japon. Les nombreuses privations demandées par la formation et la profession
dissuadent en effet, les jeunes femmes : jeunesse sacrifiée, pas de mariage, pas d’enfant. On dénombre ainsi à peine 200 “authentiques” geisha
désormais. Les meilleurs endroits pour les découvrir en tant que touristes, sont les quelques hôtels, restaurants ou salons de thé qui proposent
un spectacle nommé ozashiki. Des geisha font preuve à cette occasion, de l’étendue de leurs talents avant de se rendre à leur rendez-vous plus
intime dans la soirée.